Enfin, pour votre plus grand bonheur *crève*, le premier chapitre de ma nouvelle fic prévue depuis septembre! Savourez, et n'hésitez pas à donner votre avis!
Chapitre 1.Erwan jeta son sac en travers de son bureau, et se laissa tomber sur sa chaise, la tête entre les mains. Pourquoi tout allait-il si mal en ce moment? L'accident de voiture, le changement de rédaction, la mort de son oncle... Le jeune homme soupira et appuya sur le bouton power de son ordinateur. Il devait rédiger un article sur traitement de texte, et le rendre impeccable pour le lendemain sans faute. Il ouvrit son sac et en tira son calepin afin de constituer un article potable à partir de ses notes. Rien de bien passionnant, encore des témoignages sur l'affaire des égoûts bouchés. Il saisit son sac par la poignée pour le poser à terre. Cela lui arracha une grimace, et il porta la main à son bras droit.
Cela faisait quelques jours qu'une douleur cuisante le lançait, et ce sans raison apparente. Il se leva et se rendit à la salle de bains. Soulevant la manche de sa chemise blanche, il découvrit une marque rouge et boursouflée. Il aurait dû aller chez le médecin, certes, mais il fallait avoir du temps à perdre en salle d'attente, hors, du temps, il n'en avait pas. Il rabaissa avec précautions sa manche sur son bras, et retourna s'asseoir devant son ordinateur.
Il resta à sa tâche des heures durant, ne s'arrêtant que pour se chauffer un plat sous vide au micro-ondes, accompagné d'un café brûlant. Tandis qu'il mangeait tout en relisant son travail, une douleur vive au bras le fit se recroqueviller, au bord de l'évanouissement. Il retourna dans la salle de bains, chancelant, en se tenant aux murs, et releva à nouveau la manche de sa chemise. Une marque noire comme un tatouage apparut. Il fronça les sourcils. Partant de l'épaule jusqu'au dessus du coude, la marque avait un style proche du tribal, d'un noir d'encre, aux contours bien nets. Lorsqu'elle fut entièrement apparue, la douleur cessa instantanément, et la boursouflure rouge disparut.
Il toucha la marque du bout du doigt. Elle était chaude, mais il n'avait plus mal. Perplexe, il l'observa encore un moment avant d'aller finir son travail. Il imprima son article, toujours songeur. Bandit, son chat à la robe blanche et tigrée, lui sauta sur les genoux. Il le caressa d'un air distrait, en visitant un site dédié au paranormal qui pouvait avoir une réponse à son phénomène. Il ne trouva rien. Bandit se mit à ronronner contre son ventre. Erwan jetait fréquemment des coups d'oeil à la marque de son bras.
Au bout d'un moment, sa vision se troubla. Il se passa une main sur les yeux, mais son étourdissement persistait. Son chat sauta brusquement de ses genoux en crachant, le dos hérissé. Il tomba de sa chaise, inconscient.
Il se réveilla une heure ou deux plus tard. Bandit le détaillait d'un air méfiant, assis à quelques pas de lui, sa queue battant nerveusement l'air. Le jeune homme avait un atroce mal de crâne.
«Eh bien, tu as mis le temps.
Il sursauta. C'était bien son chat qui venait de parler.
-Tu as parlé?!
-Bien sûr... Et enfin, depuis le temps, tu me comprends. Dommage qu'il ait fallu en arriver là pour ça... Enfin, ça aurait pu être pire, tu aurais pu devenir un chien.
Erwan secoua la tête et commença à se redresser.
-Devenir un chien? Mais de quoi tu parles?
Il lui apparut rapidement qu'il ne parvenait pas à se relever. Se mettre debout lui était totalement impossible. Après trois tentatives infructueuses, il renonça, et se tint à quatre pattes. Bandit eut un petit rire.
-Quoi encore?
-N'essaie pas de te mettre sur deux pattes. Tu ne peux plus.
-J'imagine que je souffre d'une paralysie partielle.
-Pas vraiment. Regarde-toi, tu devineras rapidement.
Le journaliste haussa un sourcil et observa ses mains. Ou ce qui auraient dû être ses mains. C'étaient à présent d'épaisses et puissantes pattes griffues et couvertes d'une fourrure grise aux reflets beiges. Paniqué, il observa le reste de son corps. Long, haut sur pattes, effilé et d'une musculature sèche, il avait un corps de loup. Sa longue queue touffue pendait au bout de sa colonne vertébrale. Son corps était intégralement recouvert d'une fourrure grise aux reflets beige, constituée de poils mi-longs. A l'endroit où la marque était apparue, elle était également présente, en poils noirs.
-Je suis un loup?!
-Bonne déduction.
-Comment? Pourquoi?
-Eh oh, ne m'en demande pas trop, je ne suis qu'un chat.
-La marque?
-Comme sur ton bras. Un peu plus étendue. Et tu en as sur la tête aussi.
Erwan se laissa tomber sur l'arrière-train.
-Alors ça, c'est la meilleure... Et je fais quoi, moi, maintenant?
Le chat bondit sur le dos du loup.
-Secoue-toi! Va faire un tour dehors!
-Et comment je sors?
-Pffff... T'es vraiment lent à la détente. Approche-toi de la porte.
Le loup obéit docilement. Bandit sauta sur la clenche et la porte s'ouvrit.
-Aussi simple que ça...
***
Erwan se réveilla avec un bon mal de crâne. Il se demanda s'il n'avait pas rêvé les évènements de la veille. Il se redressa dans son lit. Bandit, pelotonné dans son dos, s'étira en ronronnant. Le jeune homme regarda sur sa table de chevet. Son téléphone portable affichait un nouveau message. Il le saisit avec un grognement. Dans la messagerie, un SMS. « T'ai attendu toute la soirée, vais me coucher. »
Il poussa un juron. Il avait totalement oublié son rendez-vous.
-Super, et je lui dis quoi moi? Que j'ai oublié parce que j'ai déliré, rêvé?
Le chat leva la tête.
-Tu n'as pas rêvé.
Le journaliste sursauta, et manqua de lâcher son portable. Bandit le regardait, impassible.
-Appelle-la.
-Qu'est-ce que tu connais à l'amour, toi?
Le félin haussa les épaules, ou ce qui s'en rapprochait, et reposa sa tête sur ses pattes. Son maître ouvrit le répertoire et sélectionna le numéro de sa petite amie. Après cinq sonneries, elle décrocha.
-Qu'est-ce que tu veux?
-Océane... désolé pour hier soir. Je n'ai pas oublié, mais j'ai eu un sacré empêchement.
-Bien sûr... Encore ton travail, pour changer?
-Pas seulement, enfin, pas cette fois. Voilà, c'est un truc vraiment dingue. -C'est assez dur à expliquer.
Il hésita. Il lui devait la vérité, aussi étrange qu'elle était. De toute façon, il n'avait pas le temps de penser à un mensonge.
-J'étais... transformé en loup.
-Et tu veux me faire avaler ça?
-Je t'assure que c'est vrai! Tu dois me croire!
Un long silence au bout du fil. Puis, il entendit un cri étouffé.
-Océane?
Toujours pas de réponse, mais un bruit de chute.
-Attends, j'arrive!
Il eut soudain peur. Il se releva d'un bond pour s'habiller en hâte, mais une douleur cinglante dans le bras le stoppa net, et il s'effondra. Quand il se redressa, il était loup.
-C'est pas vrai...
-Bah tiens, retour du sac à puces...
Le canidé se retourna vers le chat.
-Au lieu de faire des remarques débiles, aide-moi à sortir!
-C'est bon, c'est bon, pas la peine de s'énerver...
Bandit procéda comme la veille, et grimpa sur le dos de son maître avant de sauter et d'ouvrir la porte. A peine fut-elle ouverte que le loup se rua dans la cage d'escalier et dévala les marches. Le félin dut planter ses griffes dans son dos pour se cramponner.
-Mais ça va pas?
-Tu crois que j'ai le temps?
Arrivé au bas des marches, il se rua sur la porte poussoir de l'immeuble, qui s'ouvrit à la volée, et il s'engagea sur le trottoir au galop.
-T'es pas aussi discret qu'en plein jour!
-Et alors?
-Alors tu as l'air d'un très gros chien très bizarre avec un chat cramponné à ton dos, ça a de quoi intriguer, non?
Erwan ne répondit pas et continua sa course.
-Océane habite presque de l'autre côté de la ville.
-Génial...
Le canidé filait sur le trottoir, indifférent aux gens qu'il bousculait. Il devait à présent passer un périlleux carrefour, et malheureusement, à une heure pareille, il y avait de nombreux véhicules.
-Stop! Stop, on va se faire écraser!
Le loup fit la sourde oreille, et se jeta entre les voitures alors que le feu des piétons était rouge. Un 4x4 pila pour les éviter, accompagnant le crissement de ses pneus par un grand coup de klaxon. Au bout de nombreuses prises de risques, ils arrivèrent sur le trottoir d'en face.
-Tu vois? Comme sur des roulettes!
Bandit jeta un coup d'oeil derrière eux alors que le canidé reprenait déjà sa course. Un magnifique carambolage avait eu lieu.
-Tu as perdu ta langue?
-Toi, tu ferais mieux de la tenir, parce que pour les humains, tu es un gros chien étrange qui court comme un fou avec un chat sur le dos, et par dessus le marché, qui ne cesse d'aboyer!
Ils parvinrent finalement à l'appartement de la jeune femme. Erwan haletait, sa course folle l'avait fatigué. Le chat se détendit.
-Et maintenant?
-Ben, on rentre.
-Comme si c'était si simple... Tu n'es pas humain. Bon, laisse-moi faire.
Le félin ouvrit la porte à son maître, puis il grimpa le long de la façade quand Océane ne répondit pas aux coups de sonnette que le loup mettait avec sa truffe sur le bouton. Bandit sautait habilement de rebord de fenêtre à rebord de fenêtre, passant de temps en temps par une rembarde ou une gouttière. Il parvint à la fenêtre heureusement entrouverte de l'appartement, et se glissa à l'intérieur pour ouvrir, alors qu'Erwan grimpait les marches.
Quand le loup se glissa dans l'appartement, il ne trouva pas immédiatement la jeune femme. Il alla dans sa chambre à coucher... et trouva une panthère noire de toute beauté, étendue inconsciente au sol, à côté d'un téléphone portable.
-Non... Ce n'est pas possible...
Il s'approcha pour examiner le grand félin. Bandit la jugea d'un air appréciateur.
-Ben voilà, c'est déjà nettement mieux... Beaucoup plus classe que toi. De meilleur goût aussi...
Erwan leva les yeux au ciel. Sur l'épaule droite de la panthère courait un tatouage semblable au sien, en poils gris sombre. Elle avait également des marques sur la tête.
-Elle aussi...
Il lui donna un petit coup de museau. La panthère remua à peine. Il insista, et elle ouvrit les yeux. Quand elle le distingua, une fois qu'elle parvint à faire le point, elle se redressa d'un bond, effrayée.
-Bon sang, c'est quoi ça? Qu'est-ce que ça fait chez moi?!
-Du calme Océane... C'est moi! C'est Erwan!
La panthère plissa les yeux (une façon de froncer les sourcils qu'elle n'avait pas). Elle avait reconnu la voix de son petit ami dans le corps de ce loup.
-Erwan?
-Oui. Et Bandit, là, qui se prélasse sur ton lit.
Elle examina son corps. Se voyant transformée, elle tomba des nues.
-Tu vois, je ne t'avais pas menti.
-Je vois ça, mais... Pourquoi?
-Pourquoi quoi?
-Pourquoi sommes-nous comme ça?
-Aucune idée. Tu n'as rien remarqué d'anormal?
Elle lui raconta alors qu'une marque rouge et boursouflée était apparue sur son épaule, puis un tatouage noir. Et après, quand elle l'avait au téléphone, une douleur à l'épaule, puis plus rien.
-Mmm... Les mêmes symptômes que moi.
-Ca va rester comme ça longtemps?
-Je ne sais pas...
Océane regarda sa grosse patte recouverte de fourrure noire. Elle poussa un soupir inquiet. Le loup vint s'esseoir contre elle.
-Ne t'en fais pas, ça redevient normal tout seul.
-Tu crois?
-Je le sais.
Elle lui adressa un semi-sourire un peu timide. Il se frotta contre elle en battant de la queue.
-On doit juste attendre.
Ils s'étendirent l'un contre l'autre. Effectivement, à part attendre, ils ne pouvaient rien faire.
***
Le soleil déclinait à l'horizon. Un peu après midi, ils avaient tous deux repri leur forme humaine. Ils avaient passé le reste de leur journée ensemble, à faire des recherches partout où ils le pouvaient sur ce qui leur arrivait.
Erwan soupira en s'adossant au mur, une tasse de café brûlant dans les mains. Océane pianotait sur les touches de son clavier, puis elle renonça et ferma son ordinateur portable.
-Rien à faire. Je ne trouve rien.
-Mes recherches d'hier soir n'ont rien donné non plus.
Le jeune homme avisa d'un air résigné le journal posé sur la table. Il ouvrit des yeux ronds en se rappelant d'un détail gênant.
-Mince! Mon article était à rendre pour aujourd'hui!
La jeune femme consulta sa montre.
-C'est un peu tard là...
-Un peu oui...
Erwan prit le journal avec une pointe de mauvaise humeur, et parcourut les titres.
-Tiens, cette secte de fous fait encore parler d'elle...
-Depuis un moment. Je me demande ce que la justice attend pour leur coller au train... Enfin bon.
Il referma le quotidien et le reposa sur la table, avant de vider sa tasse d'une traite. Il regarda l'heure.
-Hum, il se fait tard. Je vais rentrer.
Il alla chercher son chat. Alors qu'il prenait l'animal, Océane lui saisit le bras.
-S'il-te-plaît... Reste avec moi ce soir.
Erwan croisa son regard et y lut un sous entendu qui le fit sourire. Bandit leva les yeux au ciel.
-Pitié non, je veux dormir moi cette nuit!
Son maître le laissa tomber au sol, où il se réceptionna sans mal.
-Tu n'as qu'à rentrer, je serais de retour demain avant midi.
La jeune femme glissa ses mains dans la chemise du journaliste en se collant à lui.
-De toute façon, tu connais le chemin. Et tu sais ouvrir les portes. »
Il ouvrit la porte au chat qui sortit en grommelant, puis il se laissa entraîner par sa petite amie.